Depuis [ le début ] de sa construction en 2011 et les premiers aménagements à la même période, le quartier de Ginko, au nord de Bordeaux, près de la zone commerciale de Bordeaux-Lac, accueille [ aujourd'hui ] 7000 habitants sur 32 hectares. Pourtant, si sur le papier l’idée d’un nouveau quartier écologique fait rêver, pour beaucoup de résidents, le concept est à revoir.
Il n'y a pas assez de commerce place Jean-Cayrol d'après les habitants de Ginko © Radio France - Orianne Gendreau
Des logements construits trop vite
«Un écoquartier, c'est bien, mais les logements aussi sont biodégradables», ironise David. Il vit dans un des logements de Ginko situé du côté de la zone commerciale depuis plus de dix ans. «Ce n’est pas grand-chose : un carreau mal posé, des volets qui se déboitent mais on sent que tout a été construit très vite.»
Simon travaille chez Les apprentis d’Auteuil, une association qui propose des logements aux familles dans le besoin. Il en loue une demi-douzaine dans le quartier Ginko et pas un des appartements n’a pas eu besoin de réparations. « Ce sont des portes qui ne ferment plus, des problèmes avec le parquet ou le plafond. Les appartements ont à peine dix ans, ce n’est pas normal ! »
Un manque d’infrastructures
Isabelle Bertin considère aussi que le quartier a été mal construit et plutôt mal pensé. «Ce n'est pas vraiment une place de village», commence-t-elle en faisant référence à la place Jean-Cayrol, située à côté de la zone commerciale. «Une place, c'est rond, avec des commerces autour et des terrasses, nous, nous n’avons qu’un tabac, une pharmacie et un laboratoire d’analyse» souffle-t-elle.
Le manque d'infrastructures et de lieux sociaux reste le problème principal du quartier, pour les riverains. Certains souhaitent davantage de terrains de sports et des gymnases, d’autres regrettent qu’il n’y ait pas une boulangerie ou un petit restaurant. La zone commerciale de Bordeaux-Lac empêche les petits commerces d’ouvrir du côté des habitations.
«Il aurait fallu mettre en place des services publics ou des associations pour pérenniser les lieux de vivre ensemble», explique Nicolas, employé chez Interludes, une association qui propose de la ludothèque dans Bordeaux, dont une à Ginko. «À la place, les gros promoteurs immobiliers ont construit en vitesse, mis en place des commerces, des conciergeries avec des contrats de deux ans maximum et après ces deux années, tout le monde et en particulier les riverains qui étaient habitués à ces lieux de vie, n’ont plus rien.»