Pendant que les grues voisines s'activent pour livrer à temps les 600 logements et 70 commerces qui feront Coeur Ginko (entre l'Avenue Reinson, la rue Jean Royer et l'avenue des 40 Journaux), Cyril Nardy, directeur de projets urbains pour Bouygues Immobilier, et Bertrand Legoupil, responsable du programme pour la partie commercialisation, accueillent les journalistes de Sud Ouest dans leur nouvel espace de vente, cours du Québec, pour faire le point sur un quartier né en 2012. Entretien.
Quel bilan faites-vous du programme Ginko ?
Cyril Nardy . On a livré 1600 logements, on doit en livrer 1400 de plus. On est en contact avec les habitants, on croise des gens plutôt satisfaits. On s’est beaucoup concentrés sur la création de lien social en lançant « Ginko and Co » avec « Have a good day », qui marche bien. On a à peu près 1 000 actions de conciergerie par mois. Des gens viennent, passent, discutent. Pour nous, il ne s’agit pas que de construire des logements.
Comment qualifieriez-vous cette vie de quartier ?
Cyril Nardy. En 2012, il n’y avait pas beaucoup d’habitants, c’était plus compliqué pour que les commerçants arrivent. Sept ans après, il y a beaucoup plus d’habitants, une vraie vie de quartier, une vraie identité qui s’est créée. Les gens sont contents, fiers d’habiter Ginko. Les gens commencent à se connaître. Cette vie existe, elle est là.
Ces gens sont satisfaits du cadre de vie. Par contre, le sujet des malfaçons revient. Quelle est la solution, et existe-t-elle ?
Cyril Nardy. Il n’y a pas plus de malfaçons qu’ailleurs. C’est surtout la concentration de logements au même endroit qui donne l’impression qu’il y en a beaucoup. Notre service SAV les traite au fur et à mesure qu’elles arrivent.
Nous avons croisé un artisan qui nous a dit : « N’achetez pas ici. On construit trop vite ! » Quelle réponse avez-vous à donner ?
Cyril Nardy. Le quartier ne s’est pas créé rapidement. On a commencé les travaux en 2010. Il n’y a pas de pression ou de rapidité particulière. Tous les chantiers sont faits dans des délais normaux, avec des entreprises bordelaises avec qui tous les promoteurs travaillent. Le chantier Cœur Ginko est fait par l’entreprise Vinci, qu’on a choisie parce que c’est une grosse entreprise nationale, de plutôt bonne renommée. Il n’y a pas de sujet.
Où en est-on de Cœur Ginko ?
Cyril Nardy. Il reste une centaine de logements à vendre, le centre commercial est en cours de commercialisation. La livraison est prévue fin 2019 début 2020, avec l’ouverture du centre commerçant qui se fera concomitamment avec la livraison des logements. La fin du gros œuvre vient d’arriver. On est à un moment charnière.
Le programme est très attendu. À quel point est-il important ?
Cyril Nardy. Surtout par l’arrivée des commerces et la transition avec Auchan Bordeaux-Lac. La liaison vers le centre Auchan, qui va aussi se retourner (un pôle restauration, qui fera face à celui de Cœur Ginko, est en cours de construction), elle est cruciale.
Bertrand Legoupil. Cœur Ginko doit permettre une transition entre le commerce grand public d’Auchan et nous, la façade des Quarante-Journaux, où on aura également des enseignes de grande renommée, pour aller vers une architecture qui s’adoucit et des commerces de proximité, des choses à l’échelle de ce que souhaitent les riverains, notamment dans le commerce de bouche.
Des riverains et les commerçants s'interrogent sur l'offre à Coeur Ginko. Pouvez-vous leur donner des garanties à ce sujet ?
Bertrand Legoupil. Le plan de marchandising est établi par rapport à des besoins. Pour que ce site fonctionne, il faut qu’on attire au-delà des frontières du quartier ; on est obligés d’avoir des enseignes nationales ou internationales. Mais il faut aussi qu’il soit ancré dans le quartier. Les habitants nous ont fait part de leurs souhaits, qui sont orientés vers de la proximité. Cela colle avec nos ambitions commerciales et les vrais besoins pour que le site fonctionne. Cultura et Intermarché sont annoncés.
Concernant les commerces existants, on prend en compte leur présence, il n’est pas question de faire une concurrence qui ne soit pas saine. En revanche, ce n’est pas parce qu’il y a un coiffeur et une boulangerie qu’on ne peut pas avoir un autre coiffeur ou une autre boulangerie. Une boulangerie pour à terme 10 000 habitants, ce n’est clairement pas suffisant. Le commerce appelant le commerce, cela bénéficie à tout le monde.
On va essayer d’orienter les gens qui vont s’installer sur site et qui chercheraient du personnel vers les instances locales, pour faire en sorte que ça bénéficie aux gens du coin des Aubiers, de Ginko etc. On ne peut pas l’imposer mais c’est quelque chose qu’on veut mettre en place.

© Emilien Gomez