Dans le cadre du projet Déchets Opération Réduction de Bordeaux Métropole, l’écoquartier Ginko vient d'accueillir cinq bornes dédiées aux déchets alimentaires. Ces conteneurs marrons, installés depuis quelques jours sur le cours de Québec, invitant les habitants à y déposer leurs déchets alimentaires qui seront par la suite transformés en composte ou en biogaz. Selon la Métropole, trier ses déchets alimentaires permet en outre d'alléger d'un tiers le poids de la poubelle noire, dont la collecte chaotique désespère tant les habitants. Selon Lionel Jordan-Meille, chercheur à l’INRAE et enseignant à Bordeaux Sciences Agro, avant leur recyclage devenu obligatoire au 1er janvier 2024, les biodéchets représentaient 40 % de la masse des poubelles en France.
Trois emplacements ont pour l'heure été choisis : deux bornes se trouvent devant lе Groupe scolaire Vaclav Havel, deux autres en face du Pôle Médical de Ginko, près du canal du Park, et la dernière est située au croisement avec l’avenue des 40 Journaux. Toutes les bornes sont installées sur l’espace public et sont accessible à tout le monde, Les installations ont été pensées pour le confort des utilisateurs : elles sont équipées de trappes antibruit et la fréquence des collectes sera ajustée en fonction des volumes et des conditions météorologiques, afin de limiter les nuisances olfactives.
Que peut-on déposer dans une borne à déchets alimentaires
Le fonctionnement des bornes est proche de celui d'un composteur classique, à une différence près : on peut y déposer tout type d'aliment, contrairement à la plupart des composteurs qui rechignent à accepter certains déchets. Ces bornes acceptent ainsi les restes de repas (viande, poisson, os et arêtes inclus ), les épluchures, les fruits et légumes abîmés marc de café mais aussi les essuie-tout, serviettes en papier, sachets de thé etc.
Les déchets peuvent être déposés en vrac dans un sachet en papier kraft ou dans un bioseau – petite poubelle à déchets alimentaires – qu'on peut récupérer gratuitement lors d'une permanence organisée par la Métropole ou acheter chez IKEA pour 4,99€. A Ginko. cette dernière solution est sans doute la plus simple est la plus rapide.
Certains objets et matériaux restent not autorisés, comme les emballages, les capsules de café, les objets en plastique, les lingettes, les coquilles de fruits de mer, la litière ou encore les déchets de jardin, Les emballage en plastique « biodégradables » et « végétal » sont également bannis.
Un cercle vertueux du recyclage des biodéchets bordelais
Les déchets collecté en intra-rocade sont transportés à l’usine de traitement Moulinot à Eysines dans laquelle ils sont pesés et soumis à un contrôle de qualité rigoureux, avant d’être transformés en une « soupe organique » destinée à la méthanisation.
Cette « soupe organique » est ensuite acheminée vers une unité de méthanisation agricole à Saint-Laurent-Médoc, où elle subit un processus de digestion anaérobie qui génère du biogaz. Principalement composé de méthane, ce biogaz est récupéré et réinjecté dans le réseau de gaz de Régaz-Bordeaux ou commercialisé par Gaz de Bordeaux pour alimenter les foyers et les entreprises locales. Par ailleurs, le processus de méthanisation produit un engrais biologique, appelé digestat, riche en azote et adapté à l’épandage agricole.
Valoriser ses déchets alimentaires dans un écoquartier
À Ginko, l’objectif de Bordeaux Métropole de mettre à disposition des habitant au moins une borne dans un rayon de 150 mètres autour du domicile n’a pas été atteint. Pour certains résidents, la borne la plus proche se trouve à plus de 250 mètres, une distance qui reste raisonnable pour celles et ceux qui souhaitent valoriser leurs déchets alimentaires. Geste très symbolique dans un quartier écolo qui devient enfin possible pour tout le monde 11 ans après l'innauguration de l'écoquartier.