L'école Nelson Mandela vue du ciel © Ferron & Monnereau
À Nelson-Mandela, la nouvelle école de Ginko, nul besoin de sortir de l’école pour trouver toutes les fleurs de la terre qui se mettent à pousser à tort et à travers. Jacques Prévert n’aurait pas rêvé mieux. Le toit végétalisé du nouveau groupe scolaire maternelle et élémentaire offre un véritable jardin au deuxième étage. Pommiers et framboisiers font face aux grandes surfaces avoisinantes et procureront aux enfants un espace de vraie nature plantée dans 80 cm de terre.
L’agence d’architecture Ferron et Monnereau a souhaité « que la nature soit bien présente dans cet espace ». Éric Monnereau voulait « que les arbres se voient depuis la rue et depuis les balcons des appartements voisins ». 45 arbres et arbustes ont été plantés sur le toit. Une partie de celui-ci sera dédiée au jardin potager pédagogique afin que les classes puissent mener des ateliers de découverte du vivant. L’école accueille six classes de maternelle et dix classes d’élémentaire, des salles de restauration et des locaux pour l’accueil de loisir.
© Ferron & Monnereau
« Un peu plus cher »
Lors d’une visite d’écoles lundi 30 août, le maire, Pierre Hurmic, n’a pas caché sa satisfaction devant cette réalisation. Le jardin suspendu de l’école de Ginko lui fait même dire : « L’idéal serait un toit végétalisé dans toutes les futures écoles dont nous lancerons le projet ». Concernant les écoles qui ouvriront prochainement, le projet architectural est déjà abouti. Or, un jardin sur le toit engendre du poids à prendre en compte dès la conception des fondations. « C’est certes un peu plus cher mais la facture demeure raisonnable. » L’élu ne pourra donc pas voir des pommiers et des framboisiers, ni même des arbustes sur les toits des futures écoles qui ouvriront prochainement. Seule, l’école du quartier Armagnac, la dernière en date à avoir été décidée, pourra porter la patte des élus écologistes. Pierre Hurmic entend, néanmoins, mettre du vert dans les cours d’écoles.
La cour buissonnière
D’une capacité totale de 18 classes, le groupe scolaire de la rue Hortense en accueillera 8 lors de cette rentrée 2021 dans une architecture étonnante
Dans le quartier Caudéran, la municipalité a fait poser un revêtement innovant au pied des jeux dans la cour de l’école maternelle Paul-Lapie. « C’est la première école de France que nous équipons avec ce matériau fait d’une double couche de liège » explique Baptiste Bredon, patron de l’entreprise bordelaise Sonesdi. En plus d’être végétale et souple, il laisse l’eau s’infiltrer dans le sol en quelques secondes. » Un jardin potager a été aménagé sur le côté de la cour dont tout le revêtement a été changé pour remplacer le goudron par une matière plus claire. Le projet de « cour buissonnière » a été mené en concertation avec les enseignants et les élèves. Trois autres écoles (Simone-Veil, Achard et Benauge) bénéficieront d’une « cour buissonnière ». On entend presque sourire Jacques Prévert.
« Sur les dix prochaines années, nous allons végétaliser les cours des 113 écoles de Bordeaux […] Cela ne se fait pas en un jour car il faut mener des études sur les variétés les plus adaptées, celles nécessitant peu d’eau, celle qui peuvent pousser sans pot afin d’éviter le poids sur les structures. »
Pierre HURMIC, maire de Bordeaux
Écoquartier Ginko : Toiture végétalisée de la nouvelle école Nelson Mandela © T. S. / Mairie de Bordeaux