Logement social : Aquitanis cible Bordeaux

Sud Ouest | 04/02/2013

Doté de 90 millions d'euros par la Communauté urbaine, le plus ancien office public girondin a de grands projets pour le Grand Parc, Bastide Niel et Euratlantique. Il innove.

Logement social : Aquitanis cible Bordeaux

Ce n'est pas par hasard si Aquitanis met aujourd'hui le paquet sur la ville de Bordeaux. L'Office public HLM de la Communauté urbaine est d'abord né dans la ville centre le 16 juin 1920. Il s'appelait alors l'Office public d'habitation à bon marché de la ville de Bordeaux. Aquitanis y possède 80 % de son patrimoine de logements sociaux intermédiaires pour famille pour l'essentiel (Plus). Les résidences Carle Vernet, Grand Parc, Benauge, patrimoine de la ville, portent sa signature. Ils font aujourd'hui partie du patrimoine de la ville. C'est d'ailleurs à Bordeaux, sur le quartier Ginko qu'il a établi, l'été dernier, son siège social (12 millions d'euros), sobre mais imposant, une très belle réalisation de l'architecte Bernard Reichen où sont désormais rassemblés quelque 160 salariés, dans un environnement professionnel mieux adapté que les anciens garages réaménagés des Aubiers, le fief historique d'Aquitanis.

Augmenter la cadence

Bernard Blanc, le directeur général d'Aquitanis, venu il y a cinq ans de Saint-Nazaire (44) où il a dirigé l'Office public local HLM, doit lui aujourd'hui composer avec la lente extinction des subventions publiques de l'État mais aussi des collectivités locales et injecter toujours un peu plus de ses fonds propres, 13 % en moyenne à ce jour, pour construire un logement social (le reste étant financé par emprunt). « Et les règles du jeu financières relatives sur les bâtiments à basse consommation d'énergie ou sur les ascenseurs vont nous obliger à aller plus loin encore dans l'autofinancement », explique le patron de l'Office. La vente de quelques dizaines de logements par an aux locataires n'est pas à la hauteur de ces enjeux financiers. Alors qu'Aquitanis compte bien jouer un rôle de premier plan dans l'accomplissement des objectifs de nouveaux logements de la métropole millionnaire. Mais il n'avait pas les moyens d'aller au-delà de son rythme de production annuelle de construction de 550 logements nouveaux par an, son tempo depuis cinq ans environ.

Aussi, il a signé avec la CUB, une convention financière en 2011 au terme de laquelle une ligne de crédit de 90 millions d'euros lui est débloquée pour la construction neuve et la réhabilitation du parc ancien.

Logements innovants

Un bon quart de cette somme sera prochainement utilisé pour le lancement de l'importante rénovation des immeubles Gounod, Haendel et Ingres du Grand Parc, emblèmes déclinant de ce patrimoine des années 70. Le taux de vacance y est significatif. « Nous allons donner 30 mètres carrés supplémentaires, dont un patio avec vue à chacun de ces logements », s'enthousiasme Bernard Blanc. C'est Lacaton et Vassal qui sont les architectes de cette opération de rénovation d'ampleur de quelque 26 millions d'euros. On dit le maire de Bordeaux pressé d'inaugurer le pavillon témoin. Autre innovation, la construction de maisons en locatif social, avec rue et végétation au troisième étage de la maison de retraite les Doyennées toujours au Grand Parc (architectes Teisseire et Touton), livrés en fin d'année ou la construction en pin maritime des Landes de vingt maisons individuelles en bande avec jardin à la Benauge (Atelier Provisoire).


Siège d'Aquitanis sur l'avenue André Reinson © Wikipédia


Auteur(s) : © Sud Ouest

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