À Bordeaux, un balcon s’effondre dans un écoquartier neuf

Le Figaro.fr | 05/08/2015

Dans l’écoquartier Ginko, à Bordeaux-Lac, un balcon s’est effondré du 4e étage sur le 2e étage. L’accident n’a pas fait de victime mais la polémique enfle sur la qualité de la construction de ces bâtiments récents.

À Bordeaux, un balcon s’effondre dans un écoquartier neuf

L’accident de balcon qui s’est produit ce mardi à Bordeaux est heureusement moins dramatique que celui qui avait fait cinq morts aux Etats-Unis en juin dernier, mais il suscite une importante polémique sur place. Il faut dire que le balcon s’est effondré du 4e étage sur le 2e étage sans supporter le moindre surpoids puisqu’il était vide et que le bâtiment est tout récent. Cet écoquartier de Bordeaux-Lac, baptisé Ginko n’a en effet vu arriver ses premiers habitants qu’en 2012.

Les experts en assurance examinent actuellement les lieux pour déterminer les responsabilités. Une chose est sûre: voisins, badauds et hommes politiques n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. Il est vrai que les plaintes pour malfaçons ne manquent pas dans le quartier: infiltrations, problèmes de chauffage, mauvaises finitions des fenêtres… Des élus socialistes, de leur côté, n’ont pas hésité à dénoncer une ville laissée «en pâture à la spéculation immobilière au détriment de la qualité». Parmi eux, le conseillers départemental Philippe Dorthe demande même «un moratoire» sur tous les programmes immobiliers de la ville et réclame «une pause [dans ces chantiers] pour analyser cette politique».


L'immeuble au balcon effondré en travaux en 2016 © CC BY-SA 4.0

Railleries et persiflage

Sur les réseaux sociaux, les remarques désobligeantes à l’encontre de Bouygues Immobilier qui a construit l’écoquartier, ne manquent pas. «Bravo, vous faites preuve de qualité!», persifle Peter Birss sur Twitter quand Benjamin Sarcy raille: «Bouygues_Immo a construit pour votre avenir…» Du côté du constructeur, on a tardé à réagir. Un communiqué publié aujourd’hui précise que le constructeur est «extrêmement sensible à l’inquiétude que génère cet événement pour les habitants» et a pris dès mardi soir «les mesures conservatoires qui s’imposaient pour reloger les 4 familles concernées soit à l’hôtel, soit dans leur famille, et sécuriser l’immeuble». Le document précise par ailleurs: «Une radiographie des deux balcons sinistrés va être effectuée dans les plus brefs délais et en parallèle une expertise sera déclenchée afin d’identifier les causes de la chute et préconiser les éventuelles investigations complémentaires à réaliser sur le bâtiment.»


Auteur(s) : © Le Figaro.fr

Post-scriptum

Dans l'histoire de Ginko, il y a eu un avant la chute du balcon et un après. Selon l’étude Vivre a Ginko réalisée en 2018 par l'agence d'urbanisme A’Urba, l'événement, largement (sur)médiatisée, a fait de Ginko une « cible politique et médiatique »,  « l’objet de controverses cinglantes » et a transformé le premier écoquartier bordelais en « un quartier qu’on aime détester »

Il se dit en marketing qu’un consommateur satisfait le dit à 5 personnes tandis qu’un consommateur insatisfait le dirait à 10 personnes… Cet adage semble en adéquation avec les résultats de cette enquête qui finalement montre qu’indépendamment de la « crise du balcon », il y a peu de verbatims négatifs de la part des habitants en lien avec la qualité de vie générale dans leur quartier.

Réagir

Répondez à l'équation : 11 + 9 =